15.2.06

PROMENADE AU LOUVRE 2

Je ne m’y attendais pas.
Je gardais le souvenir des couleurs diaprées des premières œuvres de Diego de Ribera vues à Séville cet été. Cette manière d’immiscer fond et premier plan avec des ocres rouges, terre d’ombre brûlée, noirs bleutés traduisant des masses d’ombres d’où se détache la figure : un visage, un bout de drapé, un outil, un livre, un manuscrit…


Un souvenir que j’avais voulu redoubler par l’exercice, l’inscrire pour qu’il me revienne un peu comme aujourd’hui — moi-même peignant quelque part, ou un rêve de même acabit poursuivant sa course entre solitude et plaisir. Combien de temps que je ne regardais pas le Caravage ?


Il fallait prendre l’accès Denon ; m’arrêta un panneau indiquant une exposition :
Véronèse et le dessin vénitien

Je bifurquais. Dessins
Charge dont nos sensations en seraient le paysage — songez à sa couche.
Regard d’Actéon : celui qui d’avoir vu nue Diane dans son bain fut par elle puni et métamorphosé en cerf, il se fera dévorer par ses propres chiens.
L’avez-vous éprouvé ?

Devant un dessin nous nous trouvons à la même place que celui écoute mais nous ajoutons la nature comme s’il en allait d’un objet. Nous parlerons ensuite d’images, des images, de représentation. C’est que nous voyons peu.

Nous sommes MAITRES de l’occlusion.

Est-ce parce que nous ne sommes plus pourvus de pudeur que nous n’entendons plus les chiens ?

Un dessin : Paris Bordon ; Trévise 1500 – Venise 1571


Il est à parier que sans ce lieu qui accompagne les attouchements d’un couple, au dessin lui serait épargné sa provenance.

Quelques reliquats dans le trait témoignent du savoir-faire.

L’amour a besoin de main d’œuvre.

Actéon

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